Tomate
: accord UE-Maroc pour augmenter le quota marocain 03.10.2003 - 18h01
|
L’Union
européenne (UE) et le Maroc ont conclu un accord de principe sur le volet
agricole de l’Accord d’association euro-marocain, après un an et demi
de négociations. Le Maroc pourra exporter jusqu’à 175 000 tonnes de
tomates sur la campagne 2003-2004, et ce quota sera porté à 220 000
tonnes en 2007. En contrepartie, l’UE pourra exporter de 400 000 à 1
million de tonnes de blé tendre, en fonction du niveau de la production
marocaine, à un taux tarifaire réduit de 38 % en moyenne. Les producteurs français de tomates ont dénoncé vendredi ce nouvel accord, qui, selon eux, permettra aux Marocains d’exporter davantage en France. « Les producteurs de tomates de France n’acceptent pas d’être sacrifiés à des préoccupations géopolitiques de l’Union Européenne ou de la France, ni à des intérêts commerciaux discutables », affirme la section tomate de la Fédération Nationale des Producteurs de Légumes (FNPL) dans un communiqué. La FNPL explique que la révision de cet accord « garantit un meilleur accès du marché européen aux tomates marocaines, en échange d’une plus grande libéralisation de l’accès du marché marocain aux céréales européennes ». En conséquence, la FNPL craint que les producteurs français aient à « faire face à des distorsions de concurrence accrues », une journée de travail coûtant selon elle 80 euros en France contre 5 euros (50 dirhams) au Maroc. La tomate est le premier légume consommé par les Français, à raison de 12 kg par an et par ménage. La France en produit 900 000 tonnes chaque année (dont 340 000 pour la conserve et le surgelé), ce qui la place au 5ème rang européen. Cet accord « tomate contre blé » doit tout d’abord être approuvé par les Quinze, puis renégocié suite à l’adhésion des 10 futurs Etats membres. Les producteurs espagnols, principaux concurrents des Marocains sur le marché européen, ont également fait connaître leur mécontentement. Les négociations se déroulent dans le cadre de l’Accord d’association UE-Maroc, qui prévoit la libéralisation progressive des échanges agricoles en vue de la création d’une zone de libre-échange « Euromed » d’ici à 2010. |
E.C. |
|