Audace reprend le flambeau des importateurs de phytos
Quarante-huit procès en huit ans... Voilà qui donne une solide connaissance des dossiers juridiques en matière de mise sur le marché de produits phytosanitaires importés. Portant toujours très haut le drapeau de la défense du droit dimporter, Daniel Roques, ex-patron de Phytheron, vient de fonder Audace, lAssociation des utilisateurs et distributeurs de lagrochimie européenne. Il préside aux destinées de cette structure, entouré de Henri Straumann, secrétaire général, et Philippe Arnaud, trésorier. L'ambition dAudace réduire : des dysfonctionnements en matière de mise en marché des produits phytos, tant sur le plan juridique que commercial et administratif Au centre de sa stratégie les contradictions quil voit entre les textes européens sur la libre circulation des produits à lintérieur de lUnion européenne et les lois nationales - la France, estime-t-il, ayant linterprétation la plus restrictive.
Une action de lobbying intense vise prioritairement ladministration européenne mais aussi nationale. Vis-à-vis du ministère de lAgriculture pour ce qui concerne les procédures dhomologation (à lappui du jugement du tribunal de Blois à propos de lobligation pour ladministration dutiliser les éléments en sa possession dans le cas de demande dhomologation bis), mais aussi du ministère des Finances, qui a procédé à des redressements de taux de TVA sur des produits importés, portant sur un total que Daniel Roques estime à 94 MF. Cette association naura pas daction commerciale. Mais Daniel Roques, après la mise en sommeil de Surcouf et de Phytheron International, entend bien revenir sur le marché à compter de la prochaine campagne.
C.D.
LES POINTS DE DÉSACCORD
Les prises de position d'Audace ne sont évidemment pas partagées par l'Union des industriels de la protection des plantes, qui tient à rappeler la nécessité dune autorisation de mise en marché (AMM) délivrée par le ministère de lAgriculture pour tout produit phyto commercialisé en France.
Autre point sensible, la protection de la confidentialité des données fournies par le demandeur de I'AMM, laquelle est acquise dans les dix années suivant la première mise en marché. Pour un produit autorisé depuis moins de dix ans, le demandeur de lhomologation pour un produit bis doit soit fournir les tests et analyses nécessaires, soit obtenir laccord du détenteur de lAMM Initiale.
Circuits Culture - juillet - août 1998